LA KUNDALINI

Publié par Marielle Frère le

Kundalini, force de vie
La Kundalini, force primordiale

LA KUNDALINI, FORCE DE VIE

La Kundalini est l’énergie dormante en tout être humain. Elle est symbolisée chez les Hindous par un serpent lové dans le Chakra Mūlādhāra (chakra coccygien). Cependant, nous la retrouvons également sous d’autres formes dans différentes cultures (grecque, égyptienne, judaïque, tibétaine…).

Par exemple, nous retrouvons ainsi ce symbole de la Kundalini dans la mythologie grecque avec le Caducée du dieu Hermès.

Le caducée d'Hermès

La Kundalinī est le nom que les yogis donnent à ce que l’on peut appeler l’Ātma-Ṣākti à l’intérieur du corps (le Soi), d’autres l’appellent Jñāna (la Connaissance) ou Bhakti (l’Amour).

LE SIÈGE DE LA KUNDALINI

Plusieurs écoles situent la Kundalini en différents centres du corps. Certains la localisent dans le cœur, d’autres dans le cerveau alors que le centre habituellement associé à elle est le Mūlādhāra Chakra. Ainsi, les yogis affirment que cette force sommeille à la base de la colonne vertébrale, dans le centre coccygien.

Le premier chakra, ou centre coccygien, et le septième chakra, ou centre coronal, sont reliés par le canal centre : le Sushumna nadi. Ce vaisseau (correspondant à la moelle épinière) relie le sacrum au crâne (le bulbe rachidien).

Ainsi, il s’agit d’éveiller, dans le Mūlādhāra chakra, cette force primordiale pour la conduire dans le Sushumna nadi et la diriger vers le niveau de la conscience le plus élevé, vers le centre coronal, le Sahasrara chakra.

Montée de la Kundalini

LES NADIS ET LA KUNDALINI

Nous avons déjà vu que le canal subtil principal, appelé Sushumna nadi, permet de faire remonter la Kundalini du bas vers le haut, du centre coccygien au centre coronal. Mais pour cela, deux autres canaux subtils prennent part au processus : Ida et Pingala.

Ida représente la polarité négative, liée à la lune, principe féminin, alors que Pingala représente la polarité positive, liée au soleil, principe masculin. Ces deux nadis transportent l’énergie vitale le long du Sushuma Nadi.

Les deux serpents représentant donc Ida et Pingala et entrelaçant le Sushuma nadi, s’entrecroisent au niveau de chaque chakra principal de la terre jusqu’aux ciel. De cette façon, ils s’élèvent en fusionnant les principes féminin-masculin pour atteindre la puissance divine. 

L’ACTIVATION DE LA KUNDALINI

Pour que cette force primordiale puisse monter, il est nécessaire d’équilibrer et d’aligner tous les chakras. Ainsi l’un des aspects du développement spirituel est la capacité de diriger le flot d’énergie vers les chakras supérieurs.

Pour cela, nous devons purifier notre mental qui active notre vie psychique afin qu’il n’encombre pas les canaux subtils très étroits. Ensuite, nous avons à stimuler les nadis Ida et Pingala en utilisant différentes méthodes comme le contrôle du souffle, le prānayāma. L’observation du souffle est facile et ne comporte aucun risque. Et elle est utile pour ceux qui ne savent pas contrôler leur mental.

LE PRĀNAYĀMA

Le contrôle du souffle est une aide pour plonger profondément en Soi. Pourquoi ? Parce qu’en contrôlant le souffle, nous contrôlons automatiquement le mental. Parce qu’en mettant toute notre attention sur notre souffle, nous le faisons taire. Le souffle retenu, le mental est au repos. Parce qu’il ne peut pas sauter sur les objets extérieurs et se disperser, les autres centres d’intérêt habituels disparaissent.

Concrètement, qu’est-ce que le prānayāma ?

  • C’est expirer tout en abandonnant l’identification au corps,
  • Puis inspirer en fusionnant avec le Soi, son intériorité, par la recherche « Qui suis-je ? »,
  • Et enfin, retenir son souffle pour demeurer dans l’unique réalité Je-Je ou Je-Suis.

Ces trois phases sont à équilibrer et le souffle doit passer librement. Certains s’aident de sons sacrés pour appuyer ce processus.

Mais le calme du mental ne dure que tant que le souffle est contrôlé, il est donc provisoire. Pourquoi ? Parce qu’en amont nous n’avons fait aucune investigation sur « Qui suis-je ? ».

Ainsi la voie du prānayāma (yoga mārga ou voie du yoga) n’est ni la voie unique ni le but ultime. Elle nous permet surtout de faciliter le contrôle du mental et d’accéder par conséquent aux niveaux supérieurs.

Le contrôle du souffle contrôle le mental

L’INVESTIGATION INTÉRIEURE

Le but ultime est de nous libérer de nos tendances mentales latentes en recherchant l’origine de l’égo, le « je individuel ». En fait, l’égo est le nœud entre la Conscience (chit) et le corps inerte (jada) qu’il faut trancher. Et il s’agit de purifier notre mental pour plonger dans le cœur et se désidentifier de notre corps.

Le but ultime va au retrait des sens (pratyāhāra), à la concentration du mental (dhāranā) et à la méditation (dhyāna) pour retrouver le Soi et l’expérience directe du Soi (le Samādhi). Ces étapes font partie du processus du contrôle du mental avant d’atteindre la libération (la mokṣa). Il est bien entendu plus facile de contrôler notre mental si nous avons pratiqué le prānayāma.

L’investigation permet de dissoudre l’égo dans le Soi c’est-à-dire d’atteindre la libération et d’accéder à la Vérité qui est Une : le Samādhi (retrouver le Soi, ou absorption dans l’absolu).

LA VÉRITÉ SUR LA KUNDALINI

Tout cela peut paraître compliqué, long et éprouvant… mais ce n’est que l’impression de notre mental encore et toujours.

SA NATURE

La Kundalinī n’est qu’un autre nom pour le Soi (l’ātman). Nous le considérons comme séparé de nous parce que nous pensons être limités et identifiés au corps. Mais en fait, le Soi n’est pas différent de nous. Il est à l’intérieur et à l’extérieur de nous et nous n’en avons jamais été séparé. Parce que notre égo s’est juste interposé pour le cacher.

L’ascension de la Kundalinī Ṣākti permet de trancher le nœud de la Conscience endormie qui est l’identification du Soi avec le corps.

LA VOIE DIRECTE

Il n’est pas nécessaire d’éveiller la Kundalinī par toutes sortes de pratiques et c’est potentiellement violent et nuisible pour ceux qui ne se sont pas purifiés. Pourquoi ?

Parce qu’en recherchant l’origine de l’égo et en plongeant dans le cœur, nous atteignons tout simplement le Soi. C’est la voie directe pour la réalisation du Soi qui a toujours été là. Dans ce sens, il n’y a nul besoin de s’occuper des nadis et des chakras. En pratiquant l’investigation, nos centres d’énergie se purifient, s’alignent et s’équilibrent automatiquement même sans avoir à le chercher. Ainsi lorsque notre mental se fond dans le Soi, la Kundalinī s’élève automatiquement.

LA RE-CONNAISSANCE

Lorsque nous avons enlevé le voile de l’ignorance, cette force primordiale circule dans tous nos canaux subtils du bas vers le haut, au-delà de notre centre coronal, pour redescendre et pénétrer dans le Cœur par le vaisseau de la vie, le Jīvanadi. La recherche du Soi envoie automatiquement la Kundalinī au centre cœur, le centre de la Conscience. Parce qu’il est l’alpha et l’oméga.

Lorsque nous faisons la réunion avec le Soi, nous retrouvons notre état naturel au-delà de l’extase qui est bonheur sans cause. La vie devient sans effort et spontanée parce que nous sommes reliés au Tout, à Un.

La Kundalinī est au-delà d’être-conscience-félicité, au-delà du langage, indicible. Sa manifestation n’est pas exclusive à ceux qui suivent la voie du yoga. La Kundalinī Ṣākti est là pour tous, quelle que soit la voie suivie. Toutes conduisent au même résultat : le Samādhi est permanent.

Kundalini, force de vie
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