LA COMMUNICATION VRAIE OÙ GPT L’ÉGO

Publié par Marielle Frère le

Communication vraie

Vs la com superficielle et artificielle

La communication vraie
Communication vraie au-delà de l’égo déviant ( © istock/wildpixel )

ÉTAT DE FAIT SUR LA COMMUNICATION

L’Univers tout entier communique et bien-sûr nous ne faisons pas exception. Parce que la reliance est universelle. Ainsi la vie est mouvement de relations avec tout ce qui nous entoure. Et la communication est le combustible de toute relation. Pour transmettre des informations, interagir avec autrui, créer des liens et les consolider. Mais elle ne sert que si nous nous comprenons et si nous nous écoutons dans une communication vraie.

Il est un fait que seul l’être humain rencontre des difficultés pour communiquer clairement et efficacement. La communication claire et fluide, sans conflit, sans blessure, dans la compréhension mutuelle. La communication vraie, dans l’écoute et l’attention, sans notion de temps.

Mais l’être humain s’identifie exclusivement à son mental. Et il communique en ayant en toile de fond son écran de cinéma personnel. Film « pop-up » fait de croyances, de conditionnements culturels et sociétaux, d’expériences et de souffrances. Ainsi, la mal communication entre les hommes reflète leur profond mal-être. Dans notre société en crise, l’homme demeure un mal communicant.

Pourtant, n’avons-nous pas une conscience ?

COMMUNICATION ET LANGUE DE BOIS

Tout ce qui est communication est un fait et non un concept. Pourtant, elle passe par le verbal, le visuel et le mental (pensées, sensations, émotions), sous l’autorité de notre égo.

A savoir, sans être assommé de com

Pour simplifier les choses, la communication orale passe par le langage verbal et le langage non verbal. Et si nous reprenons les statistiques de certains spécialistes, le langage non verbal représente 93%[1]  de notre communication.

#Le langage verbal

Ainsi il ne resterait plus que 7%[1] pour le langage verbal. D’où l’importance de l’emploi de mots justes dans notre communication. Mais aussi de la compréhension de leur sens.  Afin de se faire comprendre et de ne pas blesser ou bloquer notre interlocuteur. Mais attention, un esprit confus ne peut clairement s’exprimer et être compris par autrui. Compliqué en l’état actuel des choses et nous verrons cela pourquoi, plus loin dans l’article.

[1] Ces chiffres ne sont que des statistiques, une moyenne qui donne une température. Mais ceci n’est pas une réalité absolue.

#Le langage non-verbal

Le non verbal est donc la fameuse partie cachée de l’iceberg de la communication. Parce que naturellement inconscient et spontané que nous ne maîtrisons pas. Il ne passe pas par l’intellect. Bien souvent, il est un indicateur de notre conditionnement culturel et sociétal, de notre état d’être, notre état émotionnel du moment.

Comment s’exprime-t-il ?

  • L’expression faciale,
  • L’expression corporelle (attitude et gestuelle),
  • La voix (timbre, débit, prononciation, articulation…),
  • Le regard,
  • La distance physique,
  • L’apparence physique.
Langage non verbal dans la communication
Expression corporelle ( © istock/Jeff McCurry )

#L’invisible

Personnellement, j’ajouterai une autre communication qui n’est ni verbale, ni vocale, ni visuelle. Que j’expérimente quotidiennement. C’est celle du ressenti des énergies que dégage une personne face à moi, la fréquence de son champ énergétique. Communication inclassable mais pourtant réelle qui me permet de connaître son état d’être inconscient. Et je ne parlerai pas de la 5D (5ème dimension).

#Idée reçue

A noter que le langage non verbal est en fonction de la structure psychologique et culturelle de chaque société dans laquelle nous vivons.

Cela est vrai en partie…

Cependant, les émotions sont universelles et sont décryptées par tous quelque soit l’endroit où nous nous trouvons. Et dans chaque communication, nous lisons un état émotionnel, qui reste authentique.[2]

[2] Je ne vais pas entrer dans la problématique des personnes qui jouent un jeu en maîtrisant leurs émotions sur l’instant, qui refoulent ou sont dans le déni.

Autopsie intellectuelle de la communication

#Confusion et inadéquation de l’expertise

Malgré les centaines voire les milliers de livres écrits par des experts à son sujet, malgré les spécialistes, le problème reste le même dans notre société. Il est un fait que la grande majorité des malentendus et des conflits sont liés à une mauvaise communication ou à une absence de communication. Notre relationnel s’en trouve désastreux.

De grands experts ont décortiqué le sujet sous tous les angles. En divisant et sous-divisant à qui mieux-mieux les processus et sous-processus de la communication. De l’écrit. Du langage. Du verbal, du para-verbal et du non-verbal. Des filtres neurologiques, socio-culturels et personnels. A cela, se sont ajoutés les experts de la psycho-morphologie.

Intéressant peut-être, mais qui ajoute de la confusion à la confusion déjà bien présente dans notre esprit. Mais il est vrai que, dans notre société, nous avons le souci du détail le plus pointu, le plus technique, mais jamais de l’essentiel, de la simplicité, de la globalité.

Confusion dans la communication.
Incompréhension dans la communication ( © istock/Bulat Siliva )

#Mauvaise com dans la com

D’ailleurs des termes se sont ajoutés à notre lexique tels que « communication inter »  et « intra-personnelle » , « l’écoute active » … mais très peu intelligibles par le grand public : de la mauvaise communication dans la com. Un comble ! Pourtant, la communication doit être accessible, claire et compréhensible pour tout un chacun. La communication n’est pas de l’entre-soi. Si elle n’aide pas les hommes dans leur quotidien, pourquoi tant d’énergie dépensée à son sujet. Combien de personnes savent ce qu’est la communication interpersonnelle ? Arrêtons de se gargariser en ajoutant des termes qui nous éloignent de l’essentiel. Ah…, j’avais oublié que l’homme dans l’égo aime compliquer les choses. Ainsi il a l’illusion de tout maîtriser.

#La technologie au service de nos insuffisances

Via le numérique et notamment les réseaux sociaux, bientôt GPT pourra résoudre en partie notre mauvaise communication. Mais est-ce réellement un progrès ? Ou le commencement de la fin ? Nous savons pertinemment que du professionnel, GPT glissera inexorablement vers le grand public. Mais l’homme ne serait-il pas plus dépendant de la technologie ? Sans avoir résolu lui-même son problème de communication. Ne serait-il pas plus déconnecté de sa vraie nature et de son véritable potentiel, déjà en jachère ? Prisonnier de la pensée unique ?

#La commedia dell’arte

Alors, pour améliorer notre communication, des check-list sont proposées que nous pouvons apprendre par cœur. Des techniques sont apportées pour modifier notre langage non verbal et semble-t-il l’améliorer. Ainsi nous fait-on croire qu’en maîtrisant notre langage non-verbal, nous communiquerons mieux.

Ainsi nous pouvons apprendre à sourire, à nous tenir, à être expressifs sur notre visage et dans notre gestuelle, notre posture, à savoir diriger notre regard, à modifier notre timbre de voix et son volume, à améliorer notre élocution, à moduler notre débit de paroles, à changer de vêtements, à mettre d’autres couleurs, à changer de parfum ou même de gel douche…Où en sommes-nous arrivés pour apprendre ce qui est naturel ? Et certains apprennent à maîtriser et à gérer leurs émotions.  En résumé, nous jouons sur les codes en fonction de nos intentions, de nos buts à atteindre. Rien de vrai. Mais quel joyeux feu d’artifice ! Juste de la com factice.

Les masques dans la communication
Les masques de l’égo ( © istock/Igorr1 )

Mais qu’en est-il exactement de l’expression claire de notre esprit ? Où est la réelle transformation ? Dans le bien-être du vivre ensemble ? Dans l’authenticité ? Sans attente de gain ni d’impact ? Sans calcul ni stratégie ?

En faisant des efforts pour améliorer notre communication, nous tentons d’imiter et de nous conformer à certains schémas. Il nous est même conseillé de nous entraîner devant le miroir. Alors, nous le faisons mais sans rien ressentir, rien intégrer. Cela devient alors une stratégie de communication, mécanique, fausse et mesquine. Certains résultats peuvent en ressortir dans certaines sphères de notre vie, surtout professionnelle, mais en CDD.

Mais la conformation n’est pas la compréhension ni l’apprentissage. Comme d’habitude, nous restons à la surface de nos problèmes. Nous les fuyons à coups de théories et d’explications succinctes qui relèvent d’un processus mental qui est lui-même responsable de notre incapacité à bien communiquer. Néanmoins, ce ne sont que des modèles qui veulent rationaliser notre communication. Mais en vain, sans aucun bénéfice, parce qu’elle est préfabriquée.

#Verdict : tout ça pour ça…

Même travaillée, notre communication demeure malgré tout inconstante et fluctuante car non intégrée. C’est encore là un jeu de rôle pour lequel tout le monde s’y prête, mais sans y croire. Et je ne parlerai pas de l’effet pervers du contrôle des émotions sur notre état d’être. (Pour en savoir plus, je t’ invite à lire l’article “Les émotions soi-disant négatives”).

« Peut mieux faire » ou « piètres résultats », diraient certains profs !

Nous demeurons dans la contrainte et la résistance face à notre propre nature. En agissant en termes d’objectifs, il ne peut y avoir de réelle transformation. Nous restons attachés plus à la forme qu’au fond. A l’inverse, nous perdons de l’authenticité sans résoudre le problème réel de la communication et de la relation à l’autre, aux autres. De ce fait, nous restons dans le mental et non dans le cœur. Soyons humbles et reconnaissons que ce n’est qu’un ersatz de bonne communication. Cela suffit sans doute dans le milieu professionnel mais « pas de quoi fouetter un chat ! ». Le milieu professionnel reste brut et malveillant dans le fond.

Quant au langage verbal, c’est sauve qui peut ! Nous sommes des êtres incertains, peureux et confus où règne un grand désordre dans notre mental. Nous tentons de nous ajuster à des modèles, de nous discipliner. Mais cela reste aléatoire et stérile. Et pour couronner le tout, nous utilisons des mots dont nous ne maîtrisons pas véritablement le sens.

#Soyons honnêtes !

Plutôt que de dépasser le véritable obstacle, nous soignons la plaie à l’aide d’un pansement. Nous inventons de fausses excuses pour nous défendre de notre incapacité à communiquer. Parce que nous n’aimons pas approfondir les choses. De plus, nous préférons suivre des modèles et obtenir des réponses toutes faites, en espérant limiter les dégâts. Il est vrai que nous sommes la génération “top chrono”. Et par-dessus tout, nous aimons le fatalisme parce que nous sommes feignants. Parce que nous avons peur de nous découvrir. Nous avons peur de l’inconnu. Mais rien de surprenant dans le « meilleur des mondes ».

Parce que nous communiquons sous le filtre autoritaire de notre égo. Nous nous servons de la pensée pour mieux communiquer alors que c’est la pensée elle-même qui est un écueil.

Mais tant que nous n’irons pas à l’origine du blocage, nos communications et nos relations resteront toujours aussi confuses, fausses, inconstantes et conflictuelles. Qu’on se le dise.

Nous avons toujours le choix de faire des formations en communication mais cela reste factice et superficiel. Que l’égo ne nous raconte pas d’histoire.

Les algorithmes de l’égo s’invitent dans la communication

Plus puissants que ceux de Google !

Pour en savoir plus, je t’invite à lire mon article au sujet de l’égo autoritaire.

Algorithmes de l'égo dans la communication
Les algorithmes de l’égo dans la communication ( © istock/ankarb )

Nous pouvons disséquer, expertiser, spécialiser la communication jusqu’à l’infini. Nous ne ferons que colmater les brèches, réduire la casse, penser à maîtriser la communication, nous améliorer. Mais c’est de la poudre de perlimpinpin. Si nous restons esclaves des algorithmes de notre égo, nous demeurerons des mal communicants.

Deux points essentiels dans la communication : exprimer clairement pour l’un et écouter pour l’autre. Mais la majorité de nos communications repose principalement sur l’interaction de nos égos et non pas à travers le cœur. Une rencontre de deux paquets d’images et de passé qui inter-réagissent.

Tant que nous n’aurons pas un esprit en paix, sans conflit intérieur, nous éprouverons de la difficulté à nous exprimer et à écouter attentivement.

Pour communiquer, il est nécessaire de faire abstraction de toute opinion, de toute conclusion, de toute expérience, de toute croyance. Parce que nos pensées sont conditionnées par la tradition et la culture, les opinions et nos sentiments. Et nous écoutons à partir de cet arrière-plan.

De l’écoute inattentive ou l’égo sourd et malentendant

Écouter l’autre est la chose la plus difficile à faire. Parce que nous le faisons avec une toile de fond mentale, notre fameux écran de cinéma personnel. Nous projetons sans cesse nos idées et nos opinions, nos peurs et nos problèmes.

Aussi , il arrive que nous soyons profondément égocentrés. L’interlocuteur ne compte pas. Il n’est qu’un substitut pour la valorisation de notre égo.

Notre subjectivité nous empêche d’écouter. Notre attention est monopolisée par notre mental. C’est à peine si nous écoutons vraiment lors d’une conversation. Parfois, nous sommes plus dans notre réponse à venir que dans l’écoute continue de l’autre à l’instant T. Parce que nous tirons promptement des conclusions et nous jugeons pour prendre position. Notre égo piaffe d’impatience pour répondre, parfois il coupe la parole.

Parce que nous sommes chacun dans notre bulle au lieu de voir et comprendre ensemble.

Des images et des interprétations ou l’égo réalisateur

La communication est bien souvent fondée sur l’image, elle-même façonnée par le mot et la pensée. La communication est une communication d’images. D’où l’importance des mots justes et de leur compréhension exacte. Le monde de la politique, des médias et de la publicité l’ont très bien compris et communique parfaitement avec nos égos.

Nous écoutons à travers le filtre de notre mémoire, de notre savoir, de nos conditionnements, de nos croyances. Ainsi nous nous empêchons d’apprendre. La communication vraie est impossible parce que nous restons prisonniers des images du passé. Nous prêtons l’oreille à une projection issue de notre mental qui nous empêche d’écouter attentivement. Pourtant, aucun écran de mémoire n’a à s’interposer dans l’instant.

Ecran de la mémoire, projection de la pensée.
Projection personnelle de nos films ( © istock/nopow )

L’interprétation et les comparaisons sont des distractions. Chacun dans son égo vit dans son monde fait d’images. Chacun fait son propre scénario. Nous n’écoutons pas mais interprétons le message en fonction de ce que nous voulons ou sommes capables d’entendre, de comprendre. La réaction à la communication est généralement déformée par la pensée. Alors que nous n’avons pas à réagir mais plutôt à agir en restant dans l’écoute attentive.

La cerise sur le gâteau est que nous écoutons uniquement ce que nous dit l’image que nous nous sommes faites de l’interlocuteur (préjugés). De fait, notre écoute n’est pas vierge, innocente. Le parti pris est souvent de mise dès le départ par notre décryptage de la communication non verbale. Avant toute parole, n’avons-nous pas une opinion prédéterminée de notre interlocuteur ? Et si tel n’est pas le cas lors d’une première rencontre, ne l’interrogeons-nous pas au sujet de son âge, de sa profession et du lieu de son domicile pour mieux fixer une opinion ? Ainsi notre écoute s’en trouve biaisée.

Des mots ou l’égo parolier

Le mot n’est qu’une abstraction, il n’est pas la chose. Il nous empêche d’entrer en contact avec la réalité parce qu’il engendre le sentiment. La pensée est une réaction au mot. Il nous embrouille et nous empêche de voir le fait par image interposée.

De cette façon, nous tombons vite sous l’emprise des mots et des symboles qui ne sont pas la vérité. Parce qu’ils suscitent une réaction nerveuse, émotionnelle et intellectuelle, de validation ou de condamnation, voire de rejet ou de déni.

Inévitablement, le mot peut blesser.

De l’identification obsessionnelle

Nous avons été conditionnés à nous identifier à toutes sortes de choses. Notre pensée n’est pourtant plus à sa place lorsqu’entre en jeu le processus de l’identification. La validation ou non de ce que dit l’autre est un processus de l’égo. Nous n’écoutons seulement ce que nous voulons ou sommes en capacité d’entendre. Un écran s’interpose alors qui empêche le vrai contact, la communication vraie.

#De l’égo autoritaire

De cette manière, les émotions déforment la réalité et rendent subjectif l’écoute ou le message délivré. Nous sommes dans la réaction de notre énergie émotionnelle. Nous désirons convaincre, changer ou contrôler. Tout sauf de l’écoute innocente. Bien souvent, nous voulons protéger notre point de vue, notre idée parce que nous nous y sommes identifiés. Ce sont des projections de nous-mêmes. Alors nous n’écoutons plus. Nous cherchons à convaincre ou à rejeter. Parfois, la communication devient très vite une déclaration de guerre ou une véritable désertion.

Chacun a ses opinions mais l’opinion n’est pas la vérité. Nous prenons tout comme une affaire personnelle. Pourtant, la vérité n’a pas à être défendue. Elle est. Condamner, juger, se forger des opinions, tirer des conclusions ne permet pas à l’esprit d’être sensible. Il ne peut être à l’écoute.

#De l’égo insécure

Il est un fait que dans nos bagages du passé, nous traînons derrière nous des souffrances ou des problèmes subies dans des liens relationnels qui influencent inévitablement notre écoute.

Par ailleurs, le désamour de soi, le manque de confiance, la mésestime, la non-affirmation entraînent de l’auto-sabotage ou de l’autocensure dans la communication. Nous n’osons pas nous exprimer par peur. Peur de s’exprimer, de ne pas se faire comprendre, peur de se montrer vulnérable, inférieur, peur de la réaction de l’autre. Inévitablement, la communication est faussée ou elle n’a pas lieu.

La non-communication est une forme de communication
La non-communication est une forme de communication – traduction “je n’ai rien à dire” ( © istock/francescoch)

Pourtant, nous n’avons pas à être dans l’attente ni dans l’espoir de quoi que ce soit.

Chronos ou l’égo à la recherche du temps perdu

Le problème, qui s’ajoute à notre mauvaise communication, est notre fâcheuse tendance à vouloir gagner du temps. De courir toujours après le temps. Nous n’avons plus le temps de communiquer.

Cette fameuse volonté de vouloir gagner du temps qui nous rend plus esclave que maître du temps. Plus la technologie nous libère du temps, moins nous en disposons. Nous sommes comme le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles. Nous sommes toujours pressés sans aller à l’essentiel.

Courir après le temps.
Le lapin blanc d’Alice au pays des Merveilles, toujours pressé ( © istock/PaulFleet )

Pour aller plus vite, notre message n’est jamais abouti et complet. Nos mots sont approximatifs. Et nous reformulons assez rarement notre message aux fins d’une meilleure compréhension. Sensibilité à l’autre et à soi afin de s’assurer que l’information soit bien passée.

Ainsi nos relations ne sont toujours pas parallèles, chacun suivant son propre chemin, vivant dans sa propre bulle. Chacun est esclave de l’autorité de son égo. Alors, nous nous ne rencontrons jamais de manière authentique et inévitablement nous communiquons mal. Pourtant…

IL EST POSSIBLE
DE NE PAS NOUS LAISSER
CONFINER PAR NOTRE ÉGO

Ne pas écouter la petite voix du mental
Ne pas écouter la petite voix de son mental ( © istock/francescoch )

L’essence de la communication vraie

La communication vraie transforme les relations humaines parce que nous nous sommes transformés avant, en remettant notre égo à sa juste place.

La communication vraie peut s’instaurer lorsque l’identification aux prises de position ne sont plus. Nous n’avons pas à nous réfugier derrière nos lignes de défense pour se taire ou attaquer. Parce que nous ne craignons plus de nous montrer sous notre vrai jour, nous osons communiquer sans avoir peur de la réaction de l’autre. En toute indépendance, dans le détachement.

Être libre d’écouter sans aucun écran personnel permet de dégager la confusion mentale. Il en va de même pour s’exprimer clairement.

L’acte d’écouter est d’apprendre en discernant uniquement les faits, sans sentiment, sans émotion, sans pensée aucune.

Du silence

Nous avons à nous libérer de notre mental pour apprendre à écouter sans le mouvement de nos pensées.

La communication vraie ne peut exister que dans le silence de notre mental. Ainsi nous écoutons sans préjugés, sans aucune barrière, ayant rejeté les opinions, les conclusions, les expériences. Tenir en respect et taire tous ces blocages qui nous empêchent d’apprendre et de comprendre totalement.

Alors nous pouvons détecter en paix si les paroles sont vraies ou fausses, sans jugement ni reproche.

Nous pouvons être à l’écoute de l’autre seulement lorsque notre esprit est calme et silencieux. Et non pas en comparant à ce qui se dit, à ce que nous savons. Si nous regardons ailleurs, si nous bavardons dans notre mental, en interprétant, nous ne pouvons être à l’écoute. Parce que notre esprit n’est pas neuf, nous ne pouvons rien découvrir. Si nous sommes dans l’attention de notre propre écholocation du passé, la communication reste incomplète et distordue.

Esprit neuf en silence.
Dans le silence en paix ( © istock/Kandypix ).

De la sensibilité de l’attention

Deux choses essentielles dans la communication vraie : l’attention et la sensibilité, dans l’expression et l’écoute.  Pour être dans la compréhension sans blesser l’autre tout en s’exprimant librement.

Nous ne communiquons de façon authentique que si nous sommes attentifs.

Et nous le sommes uniquement dans le cœur. L’attention sensible ne blesse pas à partir du moment où il y a absence de la pensée du moi et du passé. Ego tenu en respect pour avoir un esprit tel où nous sommes capables d’écouter sans exclure, sans rejeter, sans condamner, sans juger, sans évaluer, comparer.

Ecouter simplement en accueillant la parole avec une qualité d’amour.

Il n’y a pas à avoir d’opinion ou de concept ni sur le message ni sur l’interlocuteur. Alors nous sommes au même niveau au même moment. Sans émotion ni sentimentalité. Juste un état d’esprit intense et vivant.

Ecouter simplement est l’une des choses les plus difficiles à faire. Pourtant nous ne pouvons comprendre ni apprendre en profondeur que lorsqu’on écoute tranquillement, sans aucune demande, sans aucune attente, sans se poser de questions, sans attendre une réponse.

Du moment présent

Il est un fait qu’une communication vraie est libérée de tout égo et du temps. Sans écran du passé ni du temps chronologique parce que nous sommes pressés.

Communiquer directement dans l’ici et le maintenant de façon directe où n’existe aucune barrière mentale, imaginaire ou effective, est la clé de voûte de toute communication vraie.

Pour écouter, il faut être détendu et hors du temps. Avoir un esprit tranquille pour accéder à la clarté.

De la pleine conscience

Nous sommes totalement absorbés par nos pensées, par la source même du problème qui est l’image.

Par ailleurs, nos problèmes influencent inévitablement notre pensée. De surcroît, nous vivons de façon routinière. Notre esprit cesse d’être sensible et vif : il est usé et se recroqueville sur lui-même. La première chose à faire est de se libérer de cette horrible habitude inconsciente d’associer certains sentiments, certaines images à certains mots. La deuxième chose est de se détacher de notre pensée. Alors l’écoute est attentive et détendue. Ce qui est communiqué pénètre mieux notre esprit.

La conscience n’est pas la pensée. Elle est au-delà. Alors que le mental est le conditionnement de notre histoire personnelle et collective.

Nous pouvons communiquer vrai en ayant conscience des mouvements de notre pensée, de l’activité de notre égo. Nous avons à prendre conscience de toute la structure psychologique de la société (croyances, traditions, morale, éducation…) à travers laquelle nous écoutons l’autre.

Parce que nous supprimons l’image, il y a un contact direct dans une communication vraie. Parce qu’il n’y a pas de pensées, de moi, de mémoire, du passé. Ainsi nous sommes capables d’attention. La pleine attention sensible où il n’y a pas de centre ou de division.

Écouter avec son esprit, son cœur et son corps permet de sentir le champ énergétique du contact. Cela éloigne le mouvement automatique de la pensée. La clarté vient sans effort.

Communication vraie sans conflit, sans identification, en paix. Dans l’amour universel.

La pleine conscience est la liberté. L’esprit libre de toute influence cesse d’être égocentrique.  Il est innocent, vif et attentif, sensible et aimant.

Communication vraie dans l'amour universel.
La communication vraie est amour et harmonie dans toute relation ( © istock/g-stockstudio ).

De l’importance d’une communication vraie

La santé de l’esprit

La communication vraie ne s’apprend pas et ne suit aucun schéma ni modèle dans la vie au quotidien. Nul besoin d’apprendre le sourire, la bienveillance, la neutralité qui sont naturels de base sans égo déviant.

Nous avons juste à nous servir de la pleine conscience. La particularité de l’être humain n’est-elle pas d’avoir une conscience pour transcender notre égo primitif ?

Pourtant, la communication est la santé de l’esprit. Si nous ne savons pas établir un contact avec les autres, nous continuerons à vivre dans une société de confusion grandissante. De malentendus, d’incompréhension, de violence et de conflits. Une société, divisée et repliée sur elle-même, dans laquelle nous avons toujours à choisir un camp. Avec cet éternel sentiment de peur vrillé aux tripes. Jamais en paix.

Et le comble est que l’avènement des réseaux sociaux n’aide pas à communiquer vrai en-dehors de l’égo. Bien au contraire ! C’est la foire d’empoigne qui tourne parfois au combat de coqs. Internet a libéré la communication mais à travers l’expression de nos égos. Les commentaires invitent plutôt à la réaction épidermique, émotionnelle plutôt qu’au véritable échange.

La beauté de l’authenticité

La communication n’est pas statique. Elle est mouvement dans laquelle nous avons à être capable d’avancer ensemble. A aucun moment se ne pose la question d’être d’accord ou pas, d’avoir raison ou pas. De s’autocensurer. De s’autosaboter. Voilà la beauté de l’acte d’écouter et de s’exprimer en toute liberté. Sans notre égo.

« Écoute compatissante, regard profond et parole aimante avec une énergie de pleine conscience. »

Ce n’est que lorsque nous sommes en communion avec l’autre, avec un réel désir de contact, sans égo déviant et sans temps chronologique, que nous pouvons l’écouter et le comprendre. Pour cela, nous avons à nous aimer. Dans l’amour universel. Sans aucun sentiment de supérieur à inférieur.

Nous avons à nous impliquer avec tout notre esprit, notre cœur et notre corps. Alors s’installe une attention sensible et une écoute attentive. Sans effort vient une qualité de silence immédiate.

A l’instar, nous avons également à nous aimer pour arrêter de nous contraindre et de souffrir. Nous libérer de notre mental pour être soi. Pour avoir un esprit clair en paix.

La communication vraie transforme nos relations pour un bien-vivre ensemble sans contrainte. Elle est un élan spontané pour lequel notre envie est le principal moteur. Nous avons le choix de le suivre ou pas. Mais arrêtons de faire semblant et d’en faire un business.

La communication vraie nous transforme pour un bien-vivre ensemble.
Le bien-vivre ensemble dans la communication vraie ( © istock/francescoch )

LA COMMUNICATION VRAIE EST
AMOUR ET HARMONIE
DANS TOUTES NOS RELATIONS


CONFIDENCE POUR CONFIDENCE

Plus nous voulons maîtriser notre communication, moins nous sommes authentiques. Et de ce fait, nous demeurons des mal communicants. Soit nous restons en surface, soit dans les non-dits. La rencontre et l’échange n’ont pas lieu. Chacun restant dans sa bulle égocentrée. Parfois, nos relations sont des histoires sans paroles que nous scénarisons à partir de notre égo réalisateur.

La non-communication est une forme de communication. Elle indique un état d’être émotionnel. Cependant, l’auto-censure ou le refoulement peuvent être libérés sous le coup d’une émotion. Le barrage peut sauter à tout moment. Alors, la communication est totalement égocentrée, chaotique et conflictuelle. Elle est désastreuse car le message ne passe pas. Notre interlocuteur est plutôt concentré sur notre attitude. Rappelons-nous que l’égo de l’un réveille l’égo de l’autre.

Alors, certaines personnes proposent de gérer, de contrôler et de maîtriser nos émotions dans notre communication. Mais cela ne peut être qu’une solution provisoire et aléatoire à un instant T. Cela ne peut être continu dans le temps. Et ceci pour deux raisons :

  • cela ne permet pas de s’observer et de se rencontrer pour mieux se connaître,
  • cela peut être inopérant lorsque l’émotion, contenue ou refoulée, explose. Tout le travail effectué en amont devient contre-productif.

Et je vous invite à lire l’article sur “Les émotions soi-disant négatives” afin de mieux appréhender le danger que représente la gestion, le contrôle ou le refoulement de nos émotions.

Or, lorsque nous avons fait un travail intérieur pour mieux nous connaître, nous mettons notre égo de côté. Plus notre pleine conscience grandit, plus les émotions soi-disant négatives s’affaiblissent pour disparaître. Il n’y a plus rien à gérer, à contrôler ou à maîtriser. Nous sommes libres d’être nous-mêmes sans avoir peur de rien, sans résistance.

Alors, les formations en communication sont illusoires parce qu’elles traitent le sujet de manière très superficielle, très instantanée sur la base de notre égo.

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