Les émotions sont des énergies impulsives qui viennent du plus profond de notre être pour jaillir à la surface et troubler notre quotidien. Elles s’apparentent au monde des opposés mais existe-t-il vraiment ?  Nous ne nous plaignons jamais de certaines émotions qui nous permettent d’avoir de belles éclaircies sur notre chemin. Elles sont comme des bouffées d’oxygène dans notre vie routinière alors que nous souhaiterions être libérés des émotions soi-disant négatives. Face à ces dernières, nous adoptons des mécanismes de défense qui ne font qu’amplifier la confusion et le chaos en nous. C’est la raison pour laquelle nous allons nous pencher de façon empirique sur les émotions soi-disant négatives dans leur globalité.

ÉMOTION : DÉFINITION ET ÉTYMOLOGIE

Définition (source Les Dictionnaires Le Robert)

État affectif intense caractérisé par des troubles divers.

Le mot « émotion » provient du mot français « émouvoir ». Il est basé sur le latin emovere, dont e- signifie « hors de » et movere signifie « mouvement au-delà ».

C’est donc une réaction psychologique et physique, momentanée et passagère. 

L’émotion est donc une énergie interne directement reliée au physique et nous la ressentons sous forme de sensations. Elle est un point de rencontre du corps à notre mental et vice-versa. Elle n’est pas dissociée de l’égo.

OÙ ET COMMENT NAISSENT LES ÉMOTIONS ?

Je vous invite à consulter mon article “ Y a-t-il un pilote dans le cerveau ? ” afin de comprendre l’organisation fonctionnelle et globale du cerveau limbique, du moins au stade de nos connaissances actuelles.

Nous savons que le cerveau, le mental et le corps sont interdépendants. Il existe ainsi une communication à chaque instant entre ces trois entités. Elle se fait sous forme de messages électriques et chimiques.

Nous connaissons deux types de réaction : l’une instinctive, l’autre émotionnelle. La première est une action de survie face à un événement direct et réel sans passer par notre mental. La seconde est une réaction du corps à notre pensée face à une situation réelle mais filtrée par notre propre interprétation. Par exemple, la peur peut être instinctive (vraie) et émotionnelle (irréelle ou dénaturée).

Toutes les émotions ne viennent pas de l’égo. Mais dès lors que nous nous y identifions, elles le deviennent. Elles sont la réaction du mental au corps.

Si le mental a jugé une expérience négative à la suite d’une émotion, il la mémorise comme telle et elle devient alors une pensée, un sentiment. La pensée nourrit ensuite l’émotion. Puis, elle devient compulsive et empoisonne notre quotidien. 

Lorsqu’un stimuli externe apparaît, la réaction devient automatique. Cet agent extérieur peut être autrui, une situation, un environnement, une odeur, un mot, une musique. Parce que le corps et le cerveau ne savent pas faire la différence entre une situation réelle et une pensée.

DOUBLE EFFET KISS COOL DES ÉMOTIONS SOI-DISANT NÉGATIVES

Les émotions modifient la biochimie de notre corps. Nous pouvons même ressentir physiquement leur énergie. Elles prennent possession de nous, de notre corps et de notre mental. Nous avons l’impression de perdre le contrôle de nous-mêmes et souvent nous ne nous reconnaissons plus. D’ailleurs, n’est-il pas vrai que le crime passionnel bénéficie de circonstances atténuantes parce que réalisé sous le coup de l’émotion et non de la pensée rationnelle ?

Sur le plan physiologique, impact des émotions soi-disant négatives

Nos émotions soi-disant négatives contractent la conscience et ferment des aires cérébrales. De ce fait, notre cerveau perd de ses capacités et de ses performances intrinsèques.

Une énorme énergie est levée, concentrée et libérée dans notre corps. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sentons épuisés après un épisode émotionnel.

Lorsque survient un stimuli externe se rapprochant de l’expérience passée mémorisée, le chaos explose dans notre corps, notamment en cas de stress, d’angoisse, de peur ou de colère.

Parce que c’est bien une explosion tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de notre entité physique. Une cascade de réactions chimiques se met en branle. Ces cocktails ne sont pas tous sans danger pour notre santé. Pourquoi ? parce que lorsque nous restons passifs, nous ne consommons pas cette formidable énergie libérée. Certaines hormones comme le cortisol mettent beaucoup et même trop de temps à se dissiper pour une minute d’émotion forte. Et ce sont nos organes qui encaissent.

Ces émotions chroniques récurrentes sont toxiques pour notre corps. Elles sont un facteur aggravant ou augmentent les risques notamment de maladies cardio-vasculaires, respiratoires et cardiaques. Ne seraient-elles pas aussi étrangères à l’apparition d’un type de diabète ou d’une dépression. Ce qui est certain c’est qu’elles sont dangereuses pour l’homéostasie (équilibre) de notre organisme et néfastes pour notre cerveau. C’est ce que nous verrons dans un autre article.

Les émotions libèrent des énergies qui constituent en partie notre champ énergétique. Mais plutôt que de lui donner du peps en plus, il vibre bas. Ce champ émotionnel est autonome et se nourrit quotidiennement de par notre mental. Toute expérience émotionnelle douloureuse devient le combustible du corps de souffrance par des remémorations et par des pensées négatives compulsives.

Sur le plan psychologique, impact des émotions soi-disant négatives

Les habitudes émotionnelles s’inscrivent dans des voies cérébrales figées. Tant que nous ne nous comprenons pas, nous réitérons les mêmes schémas répétitifs et ressentons les mêmes douleurs. 

Nos prises de décisions rationnelles sont affaiblies. Notre perception de la réalité est faussée. Tout ceci contribue à faire de mauvais choix dans notre vie.

Nos émotions soi-disant négatives sont des énergies douloureuses qui habitent notre corps. Nous parlons alors de corps de souffrance émotionnelle. 

Dès qu’elles entrent en résonance avec une situation, un environnement, une odeur, une relation douloureuse du passé, elles se réveillent. Plus grande est la tension intérieure, plus grande est l’expression de l’émotion. Lorsque survient la crise émotionnelle, le mental ne peut pas répondre de façon claire. Il suit un processus de provocation-réponse qui n’apporte aucune réponse au problème caché.

Elles sont donc l’expression d’un désordre intérieur mal vécu, d’une souffrance incomprise qui nous placent dans un état de confusion mentale. 

Mais ce qui amplifie l’impact psychologique de ces émotions sur notre mental, c’est la pression de la structure psychologique de la société que nous avons construite.

LA STRUCTURE PSYCHOLOGIQUE DE LA SOCIÉTÉ

Nous avons construit ensemble une société dont la structure psychologique est sclérosée. Avec l’appui de systèmes religieux, des politiques, des maîtres et de diverses autorités, les fondations de notre société se sont basées notamment sur la notion du Bien et du Mal afin de garder le contrôle des populations et de préserver sa sécurité. Or, à partir de ce diktat, la société juge, compare et condamne.

Face à cette pression psychologique, nous nous modelons donc mécaniquement à des attitudes et à des comportements remontant à des dates anti-diluviennes sans avoir accès à une connaissance profonde et une compréhension claire de nous-mêmes. La conformation devient automatique sans que nous avancions d’un iota sur notre être intérieur.

Les émotions soi-disant négatives sont sexistes

Nous vivons dans une société patriarcale même s’il y a eu de sérieuses avancées depuis quelques petites décennies. Mais on n’efface pas des siècles de patriarcat d’un coup de revers de main ni à coup de lois. Les représentations, les conditionnements, les traditions et les habitudes sont solidement ancrées dans notre inconscient collectif. Il est sûrement plus facile de mettre au féminin les mots du genre masculin. Quelle belle progression ! Mais en quoi cela change-t-il notre vie quotidienne là maintenant ?

Nous avons construit une structure psychologique de la société qui se retourne contre nous. Nous avons décrété que les émotions sont positives et négatives. Quelle erreur ! Puis, nous les avons triées, comparées et étiquetées. Nous leur avons ensuite attribué un côté yang (masculin) pour certaines et un côté yin (féminin) pour d’autres.

#Les émotions soi-disant négatives sont tolérées ou blâmées

Certaines de nos émotions soi-disant négatives sont tolérées ou blâmées en fonction de notre sexe. Eh oui ! il existe un marqueur sexiste dans l’inconscient collectif selon que nous soyons un garçon ou une fille. 

Nous tolérons par exemple pour les garçons :

• la colère,
• la jalousie, 
• l’esprit bagarreur,
• l’irritation,
• la tension,

parce que les garçons représentent la force virile, l’autorité et doivent être des battants – le principe Yang dans l’action. L’homme fait figure d’autorité et de cadre qui doit faire peur. Il est capable d’assurer la sécurité de sa famille.

Alors que pour les filles, nous acceptons plus facilement :

• la fragilité,
• la déprime,
• la mélancolie,
• la crainte ou la panique,
• la faiblesse.

parce que les filles représentent l’émotionnel, la maternité – le principe Yin dans la sensibilité.

#Les émotions soi-disant négatives sont irréversibles sous peine de jugement

Si nous inversons ces émotions, les hommes sont considérés par exemple comme des êtres faibles et peureux, incapables de construire une vie de famille stable et d’en garantir la sécurité, alors que les femmes sont considérées comme trop masculines et peu enclines à être maternantes.

Ces images commencent à s’effriter mais elles restent encore tenaces dans l’esprit de la majorité de la population. Nous grandissons avec ces représentations erronées et créées de toute pièce. Ces projections mentales ne représentent pas la vérité. Mais nous sommes conditionnés dès le plus jeune âge à une certaine attitude pour nous conformer à la représentation sociétale.

Les émotions soi-disant négatives sont coupables

#La comparaison

La comparaison est une émanation naturelle de l’ego. Elle nous est enseignée depuis le plus jeune âge par les parents, puis par l’école et enfin par les autres et toute la société.

Inconsciemment, cette déviance est profondément ancrée dans notre mental. Elle est systématique. L’égo se régale, lui qui aime diviser pour mieux régner. Pourtant, la comparaison est injuste et violente psychologiquement car elle invite au jugement du plus et du moins, du supérieur et de l’inférieur. Nous sommes pointés du doigt constamment à tout propos.

#Le jugement

Parce que nous comparons, nous émettons un jugement. Inconsciemment nous blessons l’autre, nous le détruisons.

Parce que nous condamnons sans être dans un contact direct ni dans une vraie communication avec l’autre. 

Le jugement crée de l’injustice. Il ne se trouve ni dans l’intelligence émotionnelle, ni dans l’amour, ni dans la compassion. Il nous met directement au banc des accusés.

#La culpabilité

Le jugement fait d’une réaction inconsciente un portrait figé de notre réalité. Or, il n’en est rien puisque notre réalité est en perpétuel mouvement.

• comparaison = accusation + jugement + condamnation + culpabilité
• culpabilité = honte + remords + dévalorisation + mésestime de soi

Bref, je ne vais pas vous faire un dessin : c’est purement “mortel” psychologiquement surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ou d’adolescents. Mais honnêtement, les adultes ne vont pas mieux. On condamne notre vraie nature et nous nous sentons coupable. Un vrai chaos intérieur.

“Vade retro satanas”, les émotions soi-disant négatives sont considérées à tort comme des problèmes et des défauts dans notre société.  Pourtant, l’émotion est un symptôme à observer et non un problème à résoudre. Grave erreur ! Si nous avions une perception différente, la dualité n’existerait plus.

Mais nous vivons dans une société où l’image est plus importante que l’être, qu’il faut se conformer au modèle, à la masse selon des règles psychorigides. Ainsi avons-nous adopté consciemment ou inconsciemment des mécanismes de défense afin de soulager notre psyché. Il ne faut surtout pas nous montrer sous notre vrai jour avec nos problèmes en pagaille.

Par ailleurs, il arrive que nous ne voulons pas y faire face car nous avons peur de ce qu’elles peuvent révéler sur nous-mêmes.

NOS MÉCANISMES DE DÉFENSE FACE AUX ÉMOTIONS SOI-DISANT NÉGATIVES

Nous avons développé donc des mécanismes de défense actifs ou passifs basés sur la fuite et la non confrontation à nos émotions soi-disant négatives. Aucun ne permet de résoudre notre conflit intérieur bien au contraire. Il s’agit juste de faire bonne figure extérieurement, en surface. Nous pouvons vivre dans cet état de division et d’incompréhension jusqu’à notre mort ! Quelle tristesse et quel malheur ! Nous donnons trop d’importance à notre image qui n’est pas notre véritable nature et qui empêche toute relation vraie avec nous-mêmes. Cette dualité intérieure est source de conflits.

LA GESTION DES ÉMOTIONS SOI-DISANT NÉGATIVES

#ACCEPTATION

Nous sommes conscients de notre état émotionnel. En étant jugé constamment sur le même phénomène, nous ancrons notre attitude dans nos voies neuronales. Notre cerveau est désormais conditionné. Mais nous subissons sans comprendre et par voie de conséquence sans nous en libérer. L’acceptation est contrainte et s’apparente à de la soumission au verdict des autres, dans un fatalisme mortel. Nous courbons l’échine et vaille que vaille.

En renforçant ce fatalisme, nous prenons parfois une position d’apitoiement, de victimisation : “je ne mérite pas mieux”, “je suis mauvaise”, “je suis bête” qui sont des affirmations dangereuses quant à nos intégrités psychiques et physiques. Cela devient notre plaque d’identité que nous portons comme un fardeau. Nous nous sentons misérables car nous ne correspondons pas au modèle qu’attendent de nous nos proches et la société toute entière.

Cette acceptation passive et ouvre sur la culpabilité et la honte qui sont dangereuses pour le psychisme. Nous pouvons contracter des pathologies psychologiques sérieuses qui nous conduisent dans un tunnel de mal-être (névroses). Nous nous sentons dévalorisés, inférieurs et incapables de mériter mieux. Cela signifie incapable de vivre la vie que nous souhaitons avoir. Nous ne méritons pas !

Nous avons une très forte mésestime de nous-mêmes alors que nous avons à nous aimer pour être heureux et être dans la paix intérieure. CQFD.

#LE J’M’EN FOUTISME (ou dépréciation cachée)

Dans une autre alternative de l’acceptation, nous pouvons adopter une attitude de censure face aux jugements des autres. Nous excusons, justifions et banalisons pour nous consoler de ne pas ” être dans les clous ” : 

• “Ce n’est pas grave, je ne suis pas le seul et je m’en fous”, 
• “Je suis comme je suis, c’est comme ça, je n’y peux rien, c’est plus fort que moi” 

sont une façon de nier le signal émotionnel. Mais, c’est se bercer d’illusions. Nous demeurons dans la résistance malgré le “je m’en foutisme apparent”. Le conflit intérieur et la dévalorisation sont sous-jacents. Cela ne nous délivre pas en profondeur.

#LE CONTRÔLE DES ÉMOTIONS

Dans une toute autre mesure, certaines personnes préfèrent choisir leurs émotions pour se sentir plus confortables. Par exemple, lors d’une rupture sentimentale qui n’est pas de notre fait, nous savons que nous allons être déprimés pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Nous pouvons alors transformer cette déprime en colère ou l’énervement, émotions qui ne durent que 24 à 48 h avant de s’éteindre définitivement. C’est un moindre mal. Mais ne serait-il pas préférable de comprendre pourquoi nous sommes autant impactés par une rupture sentimentale ? Serait-il plus judicieux de s’interroger sur notre dépendance affective ?

Quelle que soit notre attitude, nous avons peur de nous confronter à nous-mêmes et aux autres. De ce fait, nous subissons le côté inéluctable de nos émotions soi-disant négatives. Nous ne pensons pas changer et évoluer. Alors, nous fuyons au lieu de faire face à nous-mêmes.

#LE DÉNI

Bien souvent, l’émotion a besoin d’un rapport à l’autre. Mais la cause de l’émotion est en nous, elle n’est pas externe mais interne. La mèche a simplement été allumée par une circonstance extérieure. Ou alors, l’autre personne a appuyé sur notre bouton et nous avons réagi de façon automatique.

Notre peur nous conduit à rejeter la faute sur l’autre ou la situation. Ce n’est jamais de notre faute : “C’est lui qui m’a provoqué, je n’y peux rien !”. Nous faisons preuve de mauvaise foi et ceci depuis le plus jeune âge.

Nous n’assumons pas notre réaction et nous renvoyons la responsabilité sur l’autre ou l’événement. L’attitude de victimisation est adoptée systématiquement. En fait, cela reflète notre immaturité, signe d’un égo très développé.

Mais en agissant comme cela, là encore nous ne résolvons rien. Nous sommes dans le déni pour préserver notre fameuse image qui en fin de compte ne reflète pas notre véritable nature.

L’émotion est un effet miroir. L’autre nous renvoie notre propre division intérieure. Inutile de projeter nos propres émotions sur les autres mais plutôt les observer en nous-mêmes.

De cette manière, nous ne voulons pas ressentir les affres d’un jugement qui écorcherait notre égo. Notre masque est préservé.

#LE REFOULEMENT

Nous avons peur de ce que l’on pourrait dire ou penser de nous. Nous refoulons alors toutes nos émotions considérées comme mauvaises par nos proches et par la société. La conformation à notre éducation devient une priorité. Cela est fait inconsciemment.

Nous allons empêcher nos émotions de remonter à la surface. Ainsi, nous évitons de nous découvrir tel que nous sommes qui ne correspond pas au moule de notre éducation. Par ailleurs, cela nous permet de sauvegarder une image parfaite d’une personne sans problème, parfaite dans son attitude.

LE MASQUE NOUS VA SI BIEN

Toute la structure psychologique de la société est fondée sur l’égo. Alors, il est hors de question de se montrer sous “son vrai jour”. Il faut imiter ceux qui montrent une image stable et heureuse.  Il faut être lisse et perçu comme sans problème et sans faille. Le “devoir être” de l’égo entre en jeu.

Toute notre vie est une représentation théâtrale où chacun joue son rôle à la perfection. Nous sommes de vrais comédiens dans nos propres scénarios !

Cet apprentissage s’inscrire dans nos voies cérébrales pour ne plus nous quitter. Pendant toute notre vie, nous contrôlerons de manière inconsciente nos émotions et nous jouerons un rôle qui n’est pas le nôtre.

Elles nous enferment dans un état de souffrance sans aucun pouvoir de compréhension et donc de libération. Nous subissons une division, un conflit intérieur entre ce que nous éprouvons, ce que nous taisons et ce que nous montrons aux autres. C’est la grande résistance.

Le refoulement évite le contact direct dans l’observation et la compréhension de nos émotions. Nous y mettons une distance et nous nous divisons. Pourtant, elles ont quelque chose à nous enseigner sur notre véritable nature. Elles restent alors tapies dans l’ombre prêtes à surgir à n’importe quel moment. Nous n’en sommes jamais libérés.

EFFET PERVERS

Plus les émotions sont contrôlées ou refoulées, plus elles reviennent en force à une autre occasion. C’est ce qu’on appelle le retour du refoulé. 

N’avons-nous jamais entendu parler d’une personne policée dans sa vie de tous les jours qui “ pète un câble “ pour un détail insignifiant ? Tout le monde s’étonne : “Ah, je n’aurais jamais cru ça de lui” mais, en fait, rien d’étonnant. La soupape de la cocotte-minute a explosé dans un formidable chaos émotionnel.

Nous avons peur de nous confronter à nos émotions soi-disant négatives car elles renvoient une mauvaise image à nous-mêmes et aux autres. Nous nous dissimulons derrière un masque Parce que nous reconnaissons plus d’importance à l’extérieur qu’à l’intérieur. Parce que nous sommes de parfaits petits soldats.

GRAVES ERREURS

D’accepter dans la contrainte, de subir, d’être dans le déni ou de refouler les émotions soi-disant négatives, sont des attitudes passives face à des messages venant de notre être intérieur. Nous réagissons simplement en fonction des autres, ce qui en soi est une grave erreur, et nous nous oublions. On se refuse l’opportunité de nous comprendre et d’apprendre sur nous-mêmes. Le sens vient de l’intérieur.

De ce fait, nous restons prisonniers consciemment ou inconsciemment de ces troubles. Nous sommes un véritable champ de bataille malgré nos mécanismes de défense initiés par l’égo. D’ailleurs, l’égo n’est pas en peine pour créer toutes autres sortes de systèmes pour nous défendre. Seulement au lieu de nous protéger, il nous sape.

Biais cognitif et conséquences pernicieuses

Ces attitudes nous conduisent à la confusion, au désordre et au mal-être. Les émotions deviennent un scénario réactif figé dans le mental qui se répète indéfiniment. Elles reviennent plus souvent ou ont une durée plus longue. Elles forment un corps émotionnel de souffrance qui pompe toute notre énergie. Ces mécanismes induisent des conséquences lourdes sur notre vie quotidienne :

• fermeture de certaines régions cérébrales, 
• prises de décisions affaiblies, ou en réaction émotionnelle,
• difficultés relationnelles,
• non affirmation de soi, blocages,
• passivité dans la création de notre propre vie,
• incapacité à relever des défis,
• vision pessimiste de la vie,
• contrôle et manipulation par les autres,
• fixation de souvenirs dans le cerveau, reproduction de schémas répétitifs,
• troubles somatiques plus ou moins graves affectant notre état de santé général,
• troubles psychiques allant jusqu’à la pulsion de mort.

La pression de l’éducation dans notre société a un impact néfaste sur notre attitude à adopter face aux émotions soi-disant négatives. Lorsque nous sommes enfants, nous avons besoin d’amour et non de comparaisons et de jugements.

Si nous aimons nos enfants d’un amour véritable, ne nous tournerions pas plutôt vers l’ouverture et la compréhension plutôt que vers le jugement, la punition, la moquerie ?

Abandonnerions-nous pas plutôt ce schéma simpliste de récompense/châtiment très toxique ?

L’incompréhension de notre propre nature

Nous ne nous découvrons pas dans notre véritable nature car nous avons dû nous conformer au moule de la société. Depuis la naissance, les adultes nous comparent avec les autres, tantôt pointant du doigt un atout, tantôt un handicap. Pour la plupart, ce sont surtout les points négatifs qui sont relevés. Nous sommes comparés, étiquetés et jugés. Nous ne sommes pas dans l’amour mais dans le jugement, dans des comportements faux et mécaniques dictés par l’égo et la société.

Avec le temps, ce conditionnement devient très puissant à un tel point que nous avons fait nôtre cette émotion soi-disant négative. De ce fait, nous la subissons et nous revêtons un costume qui n’est pas le nôtre. Emotion jugée comme un handicap par la société, nous sommes un problème à cacher. Dévalorisation et désamour de soi.

Nous nous recroquevillons et nous nous renfermons sur nous-mêmes au lieu de nous connaître nous-mêmes pour mieux nous ouvrir au monde.

Corps de souffrance émotionnelle

Notre véritable être n’a pas pu s’exprimer ou se faire comprendre. Pourtant, notre corps émotionnel nous envoie des signaux et nous avons à en tenir compte. Pourtant, ces avertissements sont là pour nous confirmer que quelque chose ne va pas dans notre for intérieur et qu’il est temps de les considérer avec maturité. En effet, nos émotions peuvent être somatiques avec le temps. Ainsi nous mettons notre santé en danger.

Nous n’avons pas encore saisi toute la puissance et l’intelligence de notre être. Et la société ne nous l’enseigne pas.

Avant que ces symptômes ne déclenchent des réactions physiologiques et psychologiques plus graves, à nous d’être perspicaces pour découvrir ce qui se cache derrière nos émotions. Voilà pourquoi il est salvateur d’y faire face pour nous observer.

Plutôt que de nous transformer, nous essayons de nous conformer, plutôt que de comprendre nous justifions, plutôt que de reconnaître, nous nions les faits. Il est temps que nous nous prenions en main et que nous soyons leaders de notre vie.

Alors que faire et comment ?

TRANSFORMATION GO !

Faire du sport

En agissant dans le moment présent lors de la libération de la charge émotionnelle, nous permettons au corps d’évacuer toutes les toxines accumulées dans le corps en allant courir par exemple.

Ainsi pratiquer régulièrement une activité sportive est une action dans le moment présent qui déstresse. Elle permet de mieux s’ancrer dans son corps, de le comprendre et de le ressentir. Une décharge neurohormonale jaillit dans notre corps pour nous baigner dans une sensation de bien-être. Ce sont les hormones de récompense : la dopamine, l’ocytocine et la sérotonine par exemple.

Des études récentes montrent que des cellules nerveuses de l’hippocampe sont capables d’inhiber les émotions négatives provoquées par l’amygdale.

Par ailleurs, le sport contribue à la neuroplasticité du cerveau.

Mais cela ne suffit pas. Cela reste un soin chimique qui ne va pas en profondeur, à la rencontre de notre propre nature. Il est nécessaire de se rencontrer.

S’observer pour mieux s’accepter

Il n’y a rien à contrôler, gérer, maîtriser ou à apprivoiser. Mais seulement se laisser traverser en observant en pleine conscience. Nous n’avons pas à avoir peur de nous-mêmes. Les émotions ne sont pas distinctes de nous.

La compréhension passe par notre propre observation vigilante sans résistance, sans jugement et sans nous dissocier de ce que nous ressentons. Exit les images, les pensées compulsives, les opinions, les conditionnements, les conclusions toutes faites qui sont le savoir du passé.

La transformation n’est pas un effort. Elle s’opère simplement et naturellement lorsque nous nous observons.

Non résistance + non réaction –  jugement = observation => compréhension => libération

Nous libérons notre énergie non en réagissant mais en agissant de la façon suivante :

• être attentif à nos ressentis,
• ne pas se juger,
• lâcher-prise, non résistance
• se regarder sans avoir peur,
• conscientiser,
• descendre au plus profond de nous-mêmes,
• reprendre le contact avec le présent,
• cesser la pensée compulsive.

Dès lors que nous observons notre émotion, celle-ci disparaît. Parce que nous découvrons son origine, nous n’avons plus rien à exprimer. La dimension supérieure de la conscience permet de créer un espace intérieur calme et vide.

Parce que seule la vérité de ce que l’on est nous libère. Et elle est une et globale.

La résistance, la réaction, le jugement et l’inattention sont des points d’accroche de nos émotions. Elles ont besoin de cela pour vivre. Dès lors que nous lâchons prise et que nous restons attentifs, dans la pleine conscience, elles faiblissent. Pour disparaître.

LA PLEINE CONSCIENCE, le SOI

Remettre à sa juste place l’ego

L’émotion ressentie comme une sensation devient un sentiment, une pensée. En ressassant nos souvenirs, nos expériences, nos pensées alimentent alors nos émotions. C’est l’ouroboros de l’égo, le fameux serpent qui se mord la queue. Nous ne savons plus où se trouve la tête de la queue. Mais alors peu importe parce que l’essentiel est de briser ce cycle infernal que l’égo nous impose.

Mais attention toute pensée est énergie. Si nous rencontrons des personnes fortement ancrées dans leur égo, leur corps de souffrance émotionnelle essaiera de nous provoquer. C’est ce que j’appelle l’écholocation des égos. C’est la raison pour laquelle, il est préférable de couper avec ce type de relation lorsque nous n’avons pas totalement remis notre égo à notre place.

Il faut savoir que notre pleine conscience n’est pas notre pensée. Nous avons la possibilité de sortir de ce cercle infernal et pernicieux en étant dans l’attention consciente.

L’attention et la vigilance à nos ressentis dans le moment présent sont les clés de la pleine conscience. Observer les mouvements de notre pensée permet de se libérer de nos automatismes émotionnels.

La pleine conscience est à la portée de tous. Pour cela nous n’avons pas besoin de diplôme, ni de spécialisation ou de savoir. Des personnes m’ont avoué qu’il trouvait cela compliqué. Rien de tel. Derrière cette attitude, la peur les guide. C’est leur choix dans l’égo. Restons honnêtes, authentiques et simples. Ne nous sous-estimons pas et ne culpabilisons pas.

Juste à savoir est que plus nous nous observons, plus la conscience grandit au détriment de notre égo.

De l‘observation pour aller vers le Soi

La pleine conscience est la voie d’une remise en ordre à notre véritable source. La soumission aux émotions soi-disant négatives n’est pas une fatalité. De cette façon, nous prenons du recul sur nos émotions pour mieux nous observer et connaître leur source. La vision profonde permet de changer la perception que nous avons de notre propre réalité. Les émotions soi-disant négatives ne s’expriment plus parce que nous n’avons plus rien à exprimer.

Le corps, le cerveau et le mental sont intimement reliés. Nous formons un tout indivisible dans notre intérieur comme à l’extérieur. Cet aspect de notre réalité, qui est vérité, ne peut être négligé.

Nous sommes tous reliés au monde du vivant, de tout ce qui nous entoure. Reprenons notre place et cessons d’être esclave de notre égo, de nos croyances limitantes et de tous nos conditionnements. Ainsi pourrons-nous vivre dans l’amour et la paix, dans la pleine conscience.

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CONFIDENCE POUR CONFIDENCE

Toxicité de la fuite

Les émotions deviennent négatives lorsque nous refusons de nous confronter à nous-mêmes. Dès lors, elles engendrent une activité mentale, consciente ou inconsciente. Ainsi elles libèrent une énergie vibratoire toxique qui laisse une trace de souffrance dans notre corps. Notre champ énergétique est alourdi.

Aucune émotion soi-disant négative

A partir du moment où nous nous acceptons tels que nous sommes sans jugements, reproches, identifications, préjugés et conditionnements, il n’y a aucune émotion négative. Dans l’observation pour nous comprendre, nous nous rendons compte de la supercherie.

Accueillons-les. Elles existent pour nous indiquer que nous sommes sur la mauvaise voie, celle de l’imitation et de la fausseté, celle de l’égo. Nos émotions sont une opportunité pour que nous puissions nous connecter à notre véritable nature, notre enfant intérieur. Et surtout, n’oublions que nous sommes nos propres émotions. Nous n’avons donc pas à nous cacher ou à nous renier.

N’ayons pas honte, soyons dans la joie d’avoir l’opportunité de nous découvrir dans une paix intérieure pour prendre un nouveau départ.

La sagesse ou maturité est la connaissance de soi et non pas le résultat du savoir et l’accumulation des connaissances. Elle doit être découverte par nous-mêmes en nous-mêmes.

Cela est possible en se déprogrammant de tous les conditionnements que nous avons reçus en héritage mais que nous entretenons mécaniquement via notre égo. Sortons de notre cinéma personnel.

Alors à vous d‘agir ! La balle est dans votre camp. La vie est un terrain d’exploration, non un enfermement. Restons légers.